Plus de huit Français sur dix se déclarent plutôt ou très sensibles au bruit, selon une récente enquête menée par le Centre d’information sur le bruit (1). Bien que la réglementation (2) en la matière reste peu contraignante, l’isolation acoustique des logements est une préoccupation majeure pour leurs occupants. Dans ce contexte, de nombreux maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre sont en attente de solutions. Si les performances escomptées dans ce domaine peuvent être identifiées pour les plaques de plâtre, qui sont des produits manufacturés possédant des procès-verbaux acoustiques, ce n’est pas le cas des ouvrages en staff, fabriqués et mis en œuvre par les entreprises spécialisées. Afin d’apporter à ces dernières ainsi qu’à leurs donneurs d’ordres une information claire, l’UMPI-FFB, en collaboration avec sa composante francilienne (le Groupement professionnel des métiers du plâtre et de l’isolation Paris-Île-de- France), a mené une campagne d’essais acoustiques sur les ouvrages en staff.
Plusieurs cas de figure ont été testés, sous plancher en bois et sous plancher en béton. Pour chacune de ces configurations, des essais ont été réalisés, d’une part, avec un plafond en staff traditionnel de 15 mm d’épaisseur générant un plénum de 200 mm, mis en œuvre conformément au NF DTU 25.51 « Mise en œuvre des ouvrages en staff traditionnel » ; d’autre part, avec une configuration plus élaborée consistant à mettre en œuvre un plafond en staff de 20 mm sur patins de scellement (polochon) avec des suspentes anti-vibratiles et avec l’ajout d’un isolant de 100 mm dans un plénum de 200 mm. À chaque essai, l’indice d’affaiblissement acoustique ainsi que le niveau de bruit de chocs normalisés ont été observés. La ligne conductrice de l’UMPI-FFB pour cette campagne d’essais était de considérer les ouvrages en staff comme une solution acoustique lorsque ces derniers améliorent les performances d’au moins 10 dB.
Résultats : sous plancher bois, quel que soit l’ouvrage en staff, traditionnel ou élaboré, ce dernier assure une amélioration de plus de 10 dB par rapport aux performances acoustiques du plancher seul, qui lui aussi a été testé. En revanche, sous plancher béton, les résultats ont différé en fonction de la configuration. Celle dite « élaborée » affiche de très bons résultats. Des tests complémentaires ont donc été menés en faisant varier d’autres paramètres dans la configuration standard (isolant, plénum, etc.) afin de déterminer les propriétés acoustiques de ces ouvrages.
Sous plancher béton, et toujours en conformité avec le NF DTU 25.51, une simulation a été réalisée en ajoutant une laine minérale d’au moins 100 mm dans la configuration standard. Dans ce cas, l’amélioration des performances acoustiques est supérieure à 10 dB. En complément de la simulation précédente, la variation de la hauteur du plénum a été testée afin d’observer son incidence. Il apparaît que plus la hauteur du plénum est grande, meilleure sera l’amélioration des performances acoustiques. Ainsi, ces simulations révèlent que les ouvrages en staff traditionnel sous plancher béton améliorent les performances acoustiques du support seul en matière de bruit de chocs et de bruit aérien, et ce d’autant plus que la profondeur du plénum est importante. Afin de résumer l’ensemble de cette campagne d’essais, l’UMPI-FFB a conçu une fiche pratique, disponible sur son site Internet.
(1) « Enquête sur l’évolution de la perception du bruit
liée à la crise sanitaire » constituée de 2 000 répondants,
réalisée en ligne en juin 2020 par le CidB (Centre
d’information et de documentation sur le bruit) et
publiée en juillet 2020, accessible en ligne sur bruit.fr
(2) Réglementation acoustique précisée par l’arrêté du
30 juin 1999.
